Seite 37: Der Sandmann.




deutscher Text Le texte français

Eben schrieb er an Clara, als es leise an die Türe klopfte; sie öffnete sich auf seinen Zuruf und Coppolas widerwärtiges Gesicht sah hinein. Nathanael fühlte sich im Innersten erbeben; eingedenk dessen, was ihm Spalanzani über den Landsmann Coppola gesagt und was er auch rücksichts des Sandmanns Coppelius der Geliebten so heilig versprochen, schämte er sich aber selbst seiner kindischen Gespensterfurcht, nahm sich mit aller Gewalt zusammen und sprach so sanft und gelassen, als möglich: »Ich kaufe kein Wetterglas, mein lieber Freund! gehen Sie nur!« Da trat aber Coppola vollends in die Stube und sprach mit heiserem Ton, indem sich das weite Maul zum häßlichen Lachen verzog und die kleinen Augen unter den grauen langen Wimpern stechend hervorfunkelten: »Ei, nix Wetterglas, nix Wetterglas! - hab auch sköne Oke - sköne Oke!« - Entsetzt rief Nathanael: »Toller Mensch, wie kannst du Augen haben? - Augen - Augen? -« Aber in dem Augenblick hatte Coppola seine Wettergläser beiseite gesetzt, griff in die weiten Rocktaschen und holte Lorgnetten und Brillen heraus, die er auf den Tisch legte.

»Nu - Nu - Brill - Brill auf der Nas su setze, das sein meine Oke - sköne Oke!« - Und damit holte er immer mehr und mehr Brillen heraus, so, daß es auf dem ganzen Tisch seltsam zu flimmern und zu funkeln begann. Tausend Augen blickten und zuckten krampfhaft und starrten auf zum Nathanael; aber er konnte nicht wegschauen von dem Tisch, und immer mehr Brillen legte Coppola hin, und immer wilder und wilder sprangen flammende Blicke durcheinander und schossen ihre blutrote Strahlen in Nathanaels Brust. Übermannt von tollem Entsetzen schrie er auf.- »Halt ein! halt ein, fürchterlicher Mensch!« - Er hatte Coppola, der eben in die Tasche griff, um noch mehr Brillen herauszubringen, unerachtet schon der ganze Tisch überdeckt war, beim Arm festgepackt. Coppola machte sich mit heiserem widrigen Lachen sanft los und mit den Worten: »Ah! - nix für Sie - aber hier sköne Glas« - hatte er alle Brillen zusammengerafft, eingesteckt und aus der Seitentasche des Rocks eine Menge großer und kleiner Perspektive hervorgeholt. Sowie die Brillen fort waren, wurde Nathanael ganz ruhig und an Clara denkend sah er wohl ein, daß der entsetzliche Spuk nur aus seinem Innern hervorgegangen, sowie daß Coppola ein höchst ehrlicher Mechanikus und Optikus, keineswegs aber Coppelii verfluchter Doppeltgänger und Revenant sein könne. Zudem hatten alle Gläser, die Coppola nun auf den Tisch gelegt, gar nichts Besonderes, am wenigsten so etwas Gespenstisches wie die Brillen und, um alles wieder gutzumachen, beschloß Nathanael dem Coppola jetzt wirklich etwas abzukaufen. Er ergriff ein kleines sehr sauber gearbeitetes Taschenperspektiv und sah, um es zu prüfen, durch das Fenster. Noch im Leben war ihm kein Glas vorgekommen, das die Gegenstände so rein, scharf und deutlich dicht vor die Augen rückte. Unwillkürlich sah er hinein in Spalanzanis Zimmer; Olimpia saß, wie gewöhnlich, vor dem kleinen Tisch, die Arme darauf gelegt, die Hände gefaltet.

Un jour, il était occupé à écrire à Clara, lorsqu'on frappa doucement à sa porte. A son invitation, on l'ouvrit, et la figure repoussante de Coppola se montra dans la chambre. Nathanaël se sentit remué jusqu'au fond de l'âme; mais songeant à ce que Spalanzani lui avait dit au sujet de son compatriote Coppola, et à ce qu'il avait promis à sa bien-aimée touchant l'Homme au Sable Coppelius, il eut honte de sa faiblesse enfantine, et il fit un effort sur lui-même pour parler avec douceur à cet étranger. Je n'achète point de baromètres, mon cher ami, lui dit-il. Allez, et laissez-moi seul. Mais Coppola s'avança jusqu'au milieu de la chambre et lui dit d'une voix rauque, en contractant sa vaste bouche pour lui faire former un horrible sourire : - Vous ne voulez point de baromètres? mais z'ai aussi à vendre des youx, des zolis youx ! - Des yeux, dis-tu ? s'écria Nathanaël hors de lui, comment peux-tu avoir des yeux? Mais en un instant, Coppola se fut débarrassé de ses tubes, et fouillant dans une poche immense, il en tira des lunettes qu'il déposa sur la table.

- Ce sont des lunettes, des lunettes pour mettre sur le nez ! Des youx ! des bons youx, signor ! En parlant ainsi, il ne cessait de retirer des lunettes de sa poche, en si grand nombre, que la table où elles se trouvaient, frappée par un rayon du soleil, étincela tout à coup d'une mer de feux prismatiques. Des milliers d'yeux semblaient darder des regards flamboyants sur Nathanaël; mais il ne pouvait détourner les siens de la table; Coppola ne cessait d'y amonceler des lunettes, et ces regards devenant de plus en plus innombrables, étincelaient toujours davantage et formaient comme un faisceau de rayons sanglants qui venaient se perdre sur la poitrine de Nathanaël. Frappé d'un effroi sans nom, il s'élança sur Coppola, et arrêta son bras au moment où il plongeait encore une fois sa main dans sa poche pour en tirer de nouvelles lunettes, bien que toute la table en fût encombrées. - Arrête, arrête, homme terrible ! lui cria-t-il. Coppola se débarrassa doucement de lui, en ricanant et en disant : - Allons, allons, ce n'est pas pour vous, signor! Mais voici les lorgnettes, des zolies lorgnettes ! Et en un clin-d'oeil, il eut fait disparaître toutes les lunettes, et tiré d'une autre poche une multitude de lorgnettes de toutes les dimensions. Dès que les lunettes eurent disparu, Nathanaël redevint calme, et songeant à Clara, il se persuada que toutes ces apparitions naissaient de son cerveau. Coppola ne fut plus à ses yeux un magicien et un spectre effrayant, mais un honnête opticien dont les instruments n'offraient rien de surnaturel; et pour tout réparer, il résolut de lui acheter quelque chose. Il prit donc une jolie lorgnette de poche, artistement travaillée, et pour en faire l'essai, il s'approcha de la fenêtre. Jamais il n'avait trouvé un instrument dont les verres fussent aussi exacts et aussi bien combinés pour rapprocher les objets sans nuire à la perspective, et pour les reproduire dans toute leur exactitude. Il tourna involontairement la lorgnette vers l'appartement de Spalanzani. Olimpia était assise comme de coutume, devant la petite table, les mains jointes.


Vokabular

eingedenk dessen = songeant

rücksichts, rücksichtlich, aus Rücksicht = vu que

Lorgnetten und Brillen = lorgnettes et lunettes

Brill auf der Nas zu setze, das sein meine Oke - sköne Oke (Dialekt)
= lunette pour mettre sur le nez. Ces sont mes yeux - beaux yeux.

Perspektive = la perspective

Doppeltgänger heute: der Doppelgänger = le double




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