La majorité
de grammaires discutent la formation de l' impératif,
mais pas son usage. Elles partent du principe que l' imperatif
est un ordre que la personne à laquelle il se
dirige doit realiser. D' un point de vue théorique
ce n' est pas tellement simple. Je ne dis pas que son
utilisation soit compliqué, tout le monde a une
intuition linguistique suffisament developpée
pour l' utiliser correctement et au fond il n' y aucune
différence entre le français et l' allemand à
cet égard. Je dis seulement que c' est compliqué
d' un point de vue théorique.
Regardez ces deux
phrases
a) Fais-le, tout de suite!
b) Fais-le , si tu veux..
La phrase a) est un ordre et quelqu' un se permet d'
ordonner quelque chose à quelqu'un d' autre. C' est une
phrase peu gentille et revèle une situation de subordination.
La deuxième phrase utilise le même impératif
fais-le mais ne revèle aucune situation de subordination
et pour autant on pourrait dire que le nombre impératif
qui vient de imperare (reigner) est faux. Il est faux
puisque dans le monde civilisé l' impératif est
rarement utilisé pour donner des ordres et quelqu'
un de cultivé ne l' utilise jamais dans ce sens-là.
En français aussi bien qu' en allemand l' impératif
se dirige à une ou plusieurs personnes présentes. L'
impératif de la première personne pluriel est
un peu ambigu et à cause de cette ambigüite
l' allemand connait deux formes pour former l' impératif
de la première personne pluriel.
Exemple
Machen wir es!
Faisons-le!
Lasst es uns machen!
Gehen wir!
Allons!
Lasst uns gehen!
La deuxième constructionavec lassen est un
ordre dirigé aux autres membres du groupe auquel
appartient le locuteur (deuxième personne pluriel:
lasst) de s' en aller, ça veut dire que dans
ce type de phrase le locuteur ne s' inclue pas à
lui même. Dans la première phrase le locuteur
s' inclue à lui même, il donne aussi un
ordre à lui même puisqu' il fait partie
du groupe auquel il donne l' ordre.
Dans ce cas- là l' allemand connait une construction
touta à fait differente dont nous allons parler
tout de suite.