Tief im
Innern des Landes lag ein alter Herrenhof;
dort war ein Gutsherr, der zwei Söhne
hatte, die sich so witzig und gewitzigt
dünkten, daß die Hälfte
genügt hätte. Sie wollten sich
nun um die Königstochter bewerben,
denn die hatte öffentlich anzeigen
lassen, sie wolle den zum Ehegemahl wählen,
der seine Worte am besten zu stellen wisse.
Die beiden bereiteten sich nun volle acht
Tage auf die Bewerbung vor, die längste,
aber allerdings auch genügende Zeit,
die ihnen vergönnt war, denn sie hatten
Vorkenntnisse, und wie nützlich die
sind, weiß jedermann.
Der eine wußte das ganze lateinische
Wörterbuch und nebenbei auch drei Jahrgänge
vom Tageblatte des Städtchens auswendig,
und zwar so, daß er alles von vorne
und hinten, je nach Belieben, hersagen konnte.
Der andere hatte sich in die Innungsgesetze
hineingearbeitet und wußte auswendig,
was jeder Innungsvorstand wissen muß,
weshalb er auch meinte, er könne bei
Staatsangelegenheiten mitreden und seinen
Senf dazugeben; ferner verstand er noch
eins: Er konnte Hosenträger mit Rosen
und anderen Blümchen und Schnörkeleien
besticken, denn er war auch fein und fingerfertig.
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Au fond du pays se trouvait un vieux manoir ; il y avait là un seigneur qui avait deux fils si pleins d'esprit et de verve qu'ils auraient suffi de la moitié. Ils voulaient faire la cour à la fille du roi, car celle-ci avait fait savoir publiquement qu'elle choisirait pour époux celui qui saurait le mieux mettre en valeur ses paroles. Les deux hommes se préparèrent donc pendant huit jours entiers, le temps le plus long mais aussi le plus suffisant dont ils disposaient, car ils avaient des connaissances préalables, et tout le monde sait combien elles sont utiles.
L'un connaissait par cœur tout le dictionnaire latin et, accessoirement, trois années du journal de la ville, de telle sorte qu'il pouvait tout réciter par-devant et par-derrière, selon son bon vouloir. L'autre s'était familiarisé avec les lois de la corporation et savait par cœur ce que chaque président de corporation doit savoir, c'est pourquoi il pensait pouvoir participer aux affaires de l'État et y apporter son grain de sel ; en outre, il comprenait encore une chose : il pouvait broder des bretelles avec des roses et d'autres petites fleurs et fioritures, car il était aussi fin et habile de ses doigts.
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