Am Vorderteil
des Schiffes hing ein langes Tau herab.
Mit Händen und Füßen ruderten
wir darauf zu, um es zu erfassen. Endlich
glückte es. Laut erhob ich meine Stimme,
aber immer blieb es still auf dem Schiff.
Da klimmten wir an dem Tau hinauf, ich als
der Jüngste voran. Aber Entsetzen!
Welches Schauspiel stellte sich meinem Auge
dar, als ich das Verdeck betrat! Der Boden
war mit Blut gerötet, zwanzig bis dreißig
Leichname in türkischen Kleidern lagen
auf dem Boden, am mittleren Mastbaum stand
ein Mann, reich gekleidet, den Säbel
in der Hand, aber das Gesicht war blaß
und verzerrt, durch die Stirne ging ein
großer Nagel, der ihn an den Mastbaum
heftete, auch er war tot. Schrecken fesselte
meine Schritte, ich wagte kaum zu atmen.
Endlich war auch mein Begleiter heraufgekommen.
Auch ihn überraschte der Anblick des
Verdecks, das gar nichts Lebendiges, sondern
nur so viele schreckliche Tote zeigte. Wir
wagten es endlich, nachdem wir in der Seelenangst
zum Propheten gefleht hatten, weiter vorzuschreiten.
Bei jedem Schritte sahen wir uns um, ob
nicht etwas Neues, noch Schrecklicheres
sich darbiete; aber alles blieb, wie es
war; weit und breit nichts Lebendiges als
wir und das Weltmeer. Nicht einmal laut
zu sprechen wagten wir, aus Furcht, der
tote, am Mast angespießte Kapitano
möchte seine starren Augen nach uns
hindrehen oder einer der Getöteten
möchte seinen Kopf umwenden. Endlich
waren wir bis an eine Treppe gekommen, die
in den Schiffsraum führte. Unwillkürlich
machten wir dort halt und sahen einander
an, denn keiner wagte es recht, seine Gedanken
zu äußern.
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Un long cordage pendait à l'avant du bateau. Nous avons ramé avec les mains et les pieds pour l'attraper. Finalement, j'ai réussi. J'ai élevé la voix, mais le bateau restait toujours silencieux. Nous nous sommes alors mis à grimper le long de la corde, moi le plus jeune en tête. Mais l'horreur ! Quel spectacle s'offrit à mes yeux lorsque je montai sur le pont ! Le sol était rougi de sang, vingt à trente cadavres vêtus à la turque jonchaient le sol, un homme se tenait au mât central, richement vêtu, le sabre à la main, mais le visage pâle et déformé, le front traversé par un gros clou qui le fixait au mât, lui aussi était mort. La terreur entravait mes pas, j'osais à peine respirer. Mon compagnon était enfin arrivé. Lui aussi fut surpris par la vue de la capote, qui ne montrait rien de vivant, mais seulement tant d'horribles morts. Enfin, après avoir imploré le prophète dans l'angoisse de notre âme, nous osâmes avancer. A chaque pas, nous regardions autour de nous pour voir s'il n'y avait pas quelque chose de nouveau, de plus horrible encore ; mais tout restait comme avant : rien de vivant à part nous et la mer mondiale. Nous n'osions même pas parler à voix haute, de peur que le capitaine mort, empalé sur le mât, ne tourne ses yeux fixes vers nous, ou qu'un des tués ne tourne la tête. Enfin, nous étions arrivés à un escalier qui menait à la cale. Nous nous sommes involontairement arrêtés là et nous nous sommes regardés, car aucun d'entre nous n'osait vraiment exprimer ses pensées. |