Es war
noch ziemlich früh am Tage, als wir
beim Schiff ankamen. Wir machten uns alle
sogleich ans Werk, und in einer Stunde lagen
schon vier in dem Nachen. Einige der Sklaven
mußten sie an Land rudern, um sie
dort zu verscharren. Sie erzählten,
als sie zurückkamen, die Toten hätten
ihnen die Mühe des Begrabens erspart,
indem sie, sowie man sie auf die Erde gelegt
habe, in Staub zerfallen seien. Wir fuhren
fort, die Toten abzusägen, und bis
vor Abend waren alle an Land gebracht. Es
war endlich keiner mehr an Bord als der,
welcher am Mast angenagelt war. Umsonst
suchten wir den Nagel aus dem Holze zu ziehen,
keine Gewalt vermochte ihn auch nur ein
Haarbreit zu verrücken. Ich wußte
nicht, was anzufangen war; man konnte doch
nicht den Mastbaum abhauen, um ihn ans Land
zu führen. Doch aus dieser Verlegenheit
half Muley. Er ließ schnell einen
Sklaven an Land rudern, um einen Topf mit
Erde zu bringen. Als dieser herbeigeholt
war, sprach der Zauberer geheimnisvolle
Worte darüber aus und schüttete
die Erde auf das Haupt des Toten. Sogleich
schlug dieser die Augen auf, holte tief
Atem, und die Wunde des Nagels in seiner
Stirne fing an zu bluten. Wir zogen den
Nagel jetzt leicht heraus, und der Verwundete
fiel einem Sklaven in die Arme.
»Wer hat mich hierhergeführt?«,
sprach er, nachdem er sich ein wenig erholt
zu haben schien. Muley zeigte auf mich,
und ich trat zu ihm.
»Dank dir, unbekannter Fremdling,
du hast mich von langen Qualen errettet.
Seit fünfzig Jahren schifft mein Leib
durch diese Wogen, und mein Geist war verdammt,
jede Nacht in ihn zurückzukehren. Aber
jetzt hat mein Haupt die Erde berührt,
und ich kann versöhnt zu meinen Vätern
gehen.«
|
Il était encore assez tôt dans la journée lorsque nous sommes arrivés au bateau. Nous nous mîmes tous immédiatement au travail, et en une heure, il y en avait déjà quatre dans le bateau. Quelques-uns des esclaves durent ramer jusqu'à la terre ferme pour les enterrer. A leur retour, ils racontèrent que les morts leur avaient épargné la peine d'être enterrés, car ils étaient tombés en poussière dès qu'on les avait posés sur le sol. Nous avons continué à scier les morts, et avant la nuit, tous avaient été ramenés à terre. Enfin, il n'y avait plus à bord que celui qui était cloué au mât. Nous essayâmes en vain de retirer le clou du bois, aucune force ne parvint à le déplacer d'un cheveu. Je ne savais pas quoi faire ; on ne pouvait pas couper le mât pour le ramener à terre. Mais Muley me tira de cet embarras. Il fit rapidement ramer un esclave jusqu'à terre pour apporter un pot de terre. Lorsque celui-ci fut apporté, le sorcier prononça des paroles mystérieuses à son sujet et versa la terre sur la tête du mort. Aussitôt, celui-ci ouvrit les yeux, prit une grande inspiration et la blessure du clou sur son front se mit à saigner. Nous retirâmes légèrement le clou et le blessé tomba dans les bras d'un esclave.
"Qui m'a conduit ici ?" dit-il après avoir semblé se remettre un peu. Muley me désigna et je m'approchai de lui.
"Merci à toi, étranger inconnu, tu m'as sauvé d'une longue agonie. Depuis cinquante ans, mon corps naviguait dans ces flots, et mon esprit était condamné à y retourner chaque nuit. Mais maintenant, ma tête a touché la terre, et je peux aller vers mes pères, réconcilié". |