Als es
dunkelte, wurden bunte Lampen entzündet,
und die Seeleute tanzten lustige Tänze
auf dem Deck. Die kleine Seejungfer mußte
des ersten Abends gedenken, da sie aus
dem Meere auftauchte und dieselbe Pracht
und Freude mit angesehen hatte. Und sie
wirbelte mit im Tanze, schwebte, wie die
Schwalbe schwebt, wenn sie verfolgt wird,
und alle jubelten ihr Bewunderung zu, denn
noch nie hatte sie so wundersam getanzt;
es schnitt wie mit scharfen Messern in
ihre zarten Füße, aber sie fühlte
es nicht, denn weit mehr schmerzte ihr
Herz. Sie wußte, an diesem Abend
sah sie ihn zum letzten Male, ihn, um dessen
willen sie die Heimat verlassen hatte,
für den sie ihre herrliche Stimme
hingegeben hatte, und für den sie
täglich unendliche Qualen erlitten
hatte, ohne daß er es auch nur ahnte.
Es war die letzte Nacht, daß sie
dieselbe Luft mit ihm atmete, das tiefe
Meer und den blauen Sternenhimmel erblickte.
Ewige Nacht ohne Gedanken und Träume
wartete ihrer, die eine Seele nicht hatte
und sie nimmermehr gewinnen konnte. Und
ringsum war Lust und Fröhlichkeit
auf dem Schiffe bis weit über Mitternacht
hinaus. Sie lächelte und tanzte mit
Todesgedanken im Herzen. Der Prinz küßte
seine schöne Braut, und sie spielte
mit seinem schwarzen Haar, und Arm in Arm
gingen sie zur Ruhe in das prächtige
Zelt. |
À la tombée de la nuit, des lampes colorées ont été allumées et les marins ont dansé de joyeuses danses sur le pont. La petite sirène se souvenait du premier soir où elle était sortie de la mer et avait vu la même splendeur et la même joie. Et elle tournoyait dans la danse, planant comme l'hirondelle s'envole lorsqu'elle est poursuivie, et tous acclamaient son admiration, car jamais auparavant elle n'avait dansé si miraculeusement ; il entaillait ses pieds délicats comme avec des couteaux tranchants, mais elle ne le sentait pas, car son cœur lui faisait bien plus mal. Elle savait que ce soir-là, elle le voyait pour la dernière fois, pour qui elle avait quitté la maison, pour qui elle avait donné sa voix merveilleuse, et pour qui elle avait subi des tourments sans fin tous les jours, sans même qu'il s'en doute. C'était la dernière nuit qu'elle avait respiré le même air avec lui, vu la mer profonde et le ciel bleu étoilé. Une nuit éternelle sans pensées ni rêves l'attendait, elle qui n'avait pas d'âme et ne pourrait jamais la gagner. Et tout autour du navire, il y avait de la joie et de la gaieté jusqu'à bien après minuit. Elle a souri et dansé avec des pensées de mort dans son cœur. Le prince embrassa sa belle épouse, et elle joua avec ses cheveux noirs, et bras dessus bras dessous ils allèrent se reposer dans la splendide tente. |