Es wurde
Erde in mich gelegt; das heißt für
eine Teekanne, begraben zu werden; aber
in die Erde wurde eine Blumenzwiebel gelegt;
wer sie hineinlegte, wer sie gab, das weiß
ich nicht; gegeben wurde sie, ein Ersatz
für die chinesischen Blätter und
das kochende Wasser, ein Ersatz für
den abgebrochenen Henkel und die Tülle.
Und die Zwiebel lag in der Erde, die Zwiebel
lag in mir; sie wurde mein Herz, mein lebendes
Herz; ein solches hatte ich früher
nie gehabt. Es war Leben in mir, es war
Kraft, viel Kraft; der Puls schlug, die
Zwiebel trieb Keime; es war, wie um zersprengt
zu werden von Gedanken und Gefühlen;
sie brachen auf in einer Blüte; ich
sah sie, ich trug sie, ich vergaß
mich selber in ihrer Herrlichkeit; gesegnet
ist es, sich selber in anderen zu vergessen!
Sie sagte mir nicht Dank; sie dachte nicht
an mich - sie wurde bewundert und gepriesen.
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On a mis de la terre en moi ; c'est enterrer une théière ; mais dans la terre, on a mis un bulbe ; qui l'a mis, qui l'a donné, je ne le sais pas ; on l'a donné, pour remplacer les feuilles de Chine et l'eau bouillante, pour remplacer l'anse cassée et le bec. Et l'oignon était dans la terre, l'oignon était en moi ; il devint mon cœur, mon cœur vivant ; je n'en avais jamais eu de tel auparavant. Il y avait de la vie en moi, il y avait de la force, beaucoup de force ; le pouls battait, l'oignon poussait des germes ; c'était comme si j'étais brisé par des pensées et des sentiments ; ils éclataient en une fleur ; je les voyais, je les portais, je m'oubliais dans leur gloire ; c'est une bénédiction de s'oublier dans les autres ! Elle ne m'a pas remercié ; elle n'a pas pensé à moi - elle a été admirée et louée. |