IV.24 Walpurgisnacht (La nuit de Walpürgis) |
IV.24 Walpurgisnacht (La nuit de Walpürgis) |
Harzgebirg Gegend von Schierke und
Elend Faust. Mephistopheles. |
Le Harz. Région des montagnes de Schirke et Elend. Faust, Méphistophélès. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Verlangst du nicht nach einem Besenstiele? Ich wünschte mir den allerderbsten Bock. Auf diesem Weg sind wir noch weit vom Ziele. |
Ne ferais-tu point cas d’un manche à balai ? Quant à moi, je souhaiterais d’avoir ici le bouc le plus vigoureux. Sur ce chemin, nous sommes encore loin du but. |
FAUST: | Faust: |
Solang ich mich noch frisch auf
meinen Beinen fühle, Genügt mir dieser Knotenstock. Was hilft's, daß man den Weg verkürzt!- Im Labyrinth der Täler hinzuschleichen, Dann diesen Felsen zu ersteigen, Von dem der Quell sich ewig sprudelnd stürzt, Das ist die Lust, die solche Pfade würzt! Der Frühling webt schon in den Birken, Und selbst die Fichte fühlt ihn schon; Sollt er nicht auch auf unsre Glieder wirken? |
Tant que je me sens ferme sur mes jambes, ce bâton noueux me suffit. À quoi sert d’abréger le chemin ? Errer dans le labyrinthe des vallées, grimper sur ces rochers d’où la source jaillit éternellement à bouillons, n’est-ce pas le plaisir qui assaisonne une telle route ? Le printemps circule déjà dans les bouleaux ; les pins eux-mêmes en ressentent les influences : ne devrait-il pas agir aussi sur nos membres ? |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Fürwahr, ich spüre nichts davon! Mir ist es winterlich im Leibe, Ich wünschte Schnee und Frost auf meiner Bahn. Wie traurig steigt die unvollkommne Scheibe Des roten Monds mit später Glut heran Und leuchtet schlecht, daß man bei jedem Schritte Vor einen Baum, vor einen Felsen rennt! Erlaub, daß ich ein Irrlicht bitte! Dort seh ich eins, das eben lustig brennt. Heda! mein Freund! darf ich dich zu uns fodern? Was willst du so vergebens lodern? Sei doch so gut und leucht uns da hinauf! |
Pour moi, je n’en éprouve rien. J’ai l’hiver dans le corps. Je voudrais de la neige et de la gelée sur mon sentier. Comme le disque échancré de la lune rougeâtre monte tristement avec sa tardive lueur ! Quelle pitoyable lumière ! À chaque pas, on va donner contre un arbre ou contre un rocher. Attends un peu, que j’appelle un feu follet. J’en vois un là-bas qui tremblote et s’ébat à plaisir. Holà, mon ami ! puis-je t’inviter à venir vers nous ? Que fais-tu donc à flamber sans profit pour personne ? Sois assez bon pour éclairer nos pas jusqu’en haut. |
IRRLICHT: | LE FEU FOLLET: |
Aus Ehrfurcht, hoff
ich, soll es mir gelingen, Mein leichtes Naturell zu zwingen; Nur zickzack geht gewöhnlich unser Lauf. |
Par déférence, j’espère que je réussirai à forcer mon naturel léger. Notre course ne va guère d’habitude qu’en zigzag. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Ei! Ei! Er denkt's den Menschen
nachzuahmen. Geh Er nur grad, in 's Teufels Namen! Sonst blas ich ihm sein Flackerleben aus. |
Eh, eh ! voyez le drôle, il veut singer les hommes ? Va droit, au nom du diable, ou j’éteins, d’un souffle, l’étincelle de la vie ! |
IRRLICHT: | LE FEU FOLLET: |
Ich merke wohl, Ihr
seid der Herr vom Haus, Und will mich gern nach Euch bequemen. Allein bedenkt! der Berg ist heute zaubertoll Und wenn ein Irrlicht Euch die Wege weisen soll So müßt Ihr's so genau nicht nehmen. |
Je le vois, vous êtes le maître de céans, et je veux me rendre de bonne grâce à vos souhaits. Mais pensez ! la montagne aujourd’hui est pleine d’enchantements ; et dès qu’un feu follet vous dirige, il ne faut pas vous montrer trop exigeants |
FAUST, MEPHISTOPHELES, IRRLICHT (im Wechselgesang): | FAUST, MÉPHISTOPHÉLÈS, LE FEU FOLLET, chantant alternativement. |
In die Traum- und
Zaubersphäre Sind wir, scheint es, eingegangen. Führ uns gut und mach dir Ehre Daß wir vorwärts bald gelangen In den weiten, öden Räumen! Seh die Bäume hinter Bäumen, Wie sie schnell vorüberrücken, Und die Klippen, die sich bücken, Und die langen Felsennasen, Wie sie schnarchen, wie sie blasen! Durch die Steine, durch den Rasen Eilet Bach und Bächlein nieder. Hör ich Rauschen? hör ich Lieder? Hör ich holde Liebesklage, Stimmen jener Himmelstage? Was wir hoffen, was wir lieben! Und das Echo, wie die Sage Alter Zeiten, hallet wider. »Uhu! Schuhu!« tönt es näher, Kauz und Kiebitz und der Häher, Sind sie alle wach geblieben? Sind das Molche durchs Gesträuche? Lange Beine, dicke Bäuche! Und die Wurzeln, wie die Schlangen, Winden sich aus Fels und Sande, Strecken wunderliche Bande, Uns zu schrecken, uns zu fangen; Aus belebten derben Masern Strecken sie Polypenfasern Nach dem Wandrer. Und die Mäuse Tausendfärbig, scharenweise, Durch das Moos und durch die Heide! Und die Funkenwürmer fliegen Mit gedrängten Schwärmezügen Zum verwirrenden Geleite. Aber sag mir, ob wir stehen Oder ob wir weitergehen? Alles, alles scheint zu drehen, Fels und Bäume, die Gesichter Schneiden, und die irren Lichter, Die sich mehren, die sich blähen. |
Dans la sphère des vertiges Nous sommes entrés, il paraît. Éclaire nos pas, feu follet ! Gloire à toi, si tu nous diriges, Si tu nous conduis à souhait À travers les mille prodiges ! Dans les ombres de la nuit Les grands arbres se confondent, Le roc sur ses bases frémit, Et ses longs nez de granit, Comme ils soufflent ! comme ils grondent ! Je vois filtrer des courants À travers les pierres creuses. Mais qu’est-ce donc que j’entends ? Est-ce un murmure, des chants, Ou des plaintes amoureuses ? Voix d’amour et de tourments, Voix de nos beaux jours de fête, Comme un récit des vieux temps, Au loin l’écho les répète. Uhu ! schuhu ! Quels cris plaintifs, Le hibou, le chat-huant, l’orfraie Sont éveillés dans les ifs. Dans les mousses et dans l’ivraie, Longues pattes, ventres massifs ! Les racines et les bruyères Se tordent comme des serpents ; Du fond des sables et des pierres Leurs bras s’allongent en tout sens Pour nous effrayer et nous prendre ; Vrais polypes qui semblent tendre Leur filet horrible aux passants. Et tous les rats en escouades Mulots, fouines et souris, Vêtus de rouge et de gris, S’en vont trottant par myriades Dans la mousse et les gazons verts ; Et comme de vifs éclairs, Des émeraudes vivantes, Les mouches incandescentes Tourbillonnent dans les airs. Restons-nous à cette place, Ou bien voulons-nous aller Plus loin encor dans l’espace ? Tout commence à s’ébranler, Arbres, rochers ; les vents ronflent Des profondeurs aux sommets ; On ne voit que feux follets Qui s’augmentent et se gonflent. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES |
Fasse wacker meinen Zipfel! Hier ist so ein Mittelgipfel Wo man mit Erstaunen sieht, Wie im Berg der Mammon glüht. |
Tiens-toi ferme au pan de mon habit ! Voici un sommet intermédiaire d’où l’on découvre les splendeurs de Mammon dans la montagne. |
FAUST: | Faust: |
Wie seltsam glimmert durch die Gründe Ein morgenrötlich trüber Schein! Und selbst bis in die tiefen Schlünde Des Abgrunds wittert er hinein. Da steigt ein Dampf, dort ziehen Schwaden, Hier leuchtet Glut aus Dunst und Flor Dann schleicht sie wie ein zarter Faden Dann bricht sie wie ein Quell hervor. Hier schlingt sie eine ganze Strecke Mit hundert Adern sich durchs Tal, Und hier in der gedrängten Ecke Vereinzelt sie sich auf einmal. Da sprühen Funken in der Nähe Wie ausgestreuter goldner Sand. Doch schau! in ihrer ganzen Höhe Entzündet sich die Felsenwand. |
Comme étrangement reluit à travers les abîmes une lueur boréale et crépusculaire qui pénètre jusque dans les profondeurs du gouffre ! là monte une vapeur, plus loin filent des exhalaisons malsaines. Ici, à travers un voile de brouillards, flambe une ardente clarté, tantôt se déroulant comme un léger fil, tantôt jaillissant comme une source vive. Ici, elle serpente une longue distance avec mille veines à travers la vallée ; et plus loin, dans une gorge étroite, elle se ramasse tout d’un coup. Près de nous tombe une pluie d’étincelles qui couvrent le sol d’une poussière d’or ; mais regarde, là, dans toute sa hauteur, la muraille de rochers s’enflamme. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Erleuchtet nicht zu diesem Feste Herr Mammon prächtig den Palast? Ein Glück, daß du's gesehen hast, Ich spüre schon die ungestümen Gäste. |
Le seigneur Mammon n’éclaire-t-il pas |
FAUST: | Faust: |
Wie rast die Windsbraut durch die
Luft! Mit welchen Schlägen trifft sie meinen Nacken! |
Comme l’ouragan se démène dans l’air ! comme il frappe ma nuque à coups redoublés ! |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Du mußt des Felsens alte Rippen
packen Sonst stürzt sie dich hinab in dieser Schlünde Gruft. Ein Nebel verdichtet die Nacht. Höre, wie's durch die Wälder kracht! Aufgescheucht fliegen die Eulen. Hör, es splittern die Säulen Ewig grüner Paläste. Girren und Brechen der Aste! Der Stämme mächtiges Dröhnen! Der Wurzeln Knarren und Gähnen! Im fürchterlich verworrenen Falle Übereinander krachen sie alle Und durch die übertrümmerten Klüfte Zischen und heulen die Lüfte. Hörst du Stimmen in der Höhe? In der Ferne, in der Nähe? Ja, den ganzen Berg entlang Strömt ein wütender Zaubergesang! |
Accroche-toi aux flancs du roc, autrement il va te précipiter au fond de cet abîme. Un nuage obscurcit la nuit. Entends-tu craquer les arbres dans les bois ? Les hiboux volent épouvantés. Entends-tu éclater les colonnes des palais toujours verts ? Écoute le frémissement plaintif des rameaux qui se brisent, l’ébranlement sonore des troncs d’arbres puissamment secoués, le sifflement des racines ! Tous, dans le pêle-mêle effroyable de leur chute, s’en vont tombant les uns sur les autres ; et les vents, à travers les gouffres éboulés, tourbillonnent avec des hurlements aigus. Entends-tu des voix sur les hauteurs, de loin et de près ? Oui, tout le long de la montagne gronde un furieux chant magique. |
HEXEN (im Chor): | LES SORCIÈRES EN CHŒUR |
Die Hexen zu dem Brocken
ziehn, Die Stoppel ist gelb, die Saat ist grün. Dort sammelt sich der große Hauf, Herr Urian sitzt oben auf. So geht es über Stein und Stock, Es farzt die Hexe, es stinkt der Bock. |
Au Brocken les sorcières vont ; Le grain est vert, le chaume est jaune. On se rassemble sur le mont, Au plus haut point Urian trône. À loisir là chacun s’en donne, L’un assis et l’autre debout. Le bouc… la sorcière… |
STIMME: | VOIX |
Die alte Baubo kommt
allein, Sie reitet auf einem Mutterschwein. |
À cheval sur une truie, La vieille Baubo vient tout droit ! |
CHOR: |
CHŒUR |
So Ehre denn, wem
Ehre gebührt! Frau Baubo vor! und angeführt! Ein tüchtig Schwein und Mutter drauf, Da folgt der ganze Hexenhauf. |
Honneur donc à qui de droit ! Qu’on s’incline et s’humilie Devant elle ! – un vrai cochon ! La mère à califourchon, Puis toute la confrérie Des sorcières ! |
STIMME: | VOIX |
Welchen Weg kommst
du her? |
Quel chemin Prends-tu ? |
STIMME: | AUTRE VOIX |
Übern Ilsenstein!
Da guckt ich der Eule ins Nest hinein, Die macht ein Paar Augen! |
L’Ilsenstein, Où je reluque au nid un chat-huant agréable. Quels yeux il fait ! |
STIMME: | VOIX |
O fahre zur Hölle!
Was reitst du so schnelle! |
Va au diable ! Pourquoi cours-tu si vite ? |
STIMME: | Autre VOIX |
Mich hat sie geschunden, Da sieh nur die Wunden! |
Il m’a mordue au sang ; Vois les blessures ! |
HEXEN, CHOR:
|
SORCIÈRES, CHŒURS |
Der Weg ist breit,
der Weg ist lang, Was ist das für ein toller Drang? Die Gabel sticht, der Besen kratzt, Das Kind erstickt, die Mutter platzt. |
En avant ! Le chemin est rude et grimpant : Quel vacarme ! quelle tempête ! La fourche pique, et le balai se fend ; L’enfant geint et la mère p… |
HEXENMEISTER, HALBER CHOR: | SORCIERS, DEMI-CHŒUR |
Wir schleichen wie
die Schneck im Haus, Die Weiber alle sind voraus. Denn, geht es zu des Bösen Haus, Das Weib hat tausend Schritt voraus. |
Nous allons d’un pas égal À celui de la limace ! Le groupe des femmes nous passe Quand il s’agit d’aller au mal ; Quand le diable la met en danse , La femme a mille pas d’avance. |
ANDERE HÄLFTE: | AUTRE DEMI-CHŒUR |
Wir nehmen das nicht
so genau, Mit tausend Schritten macht's die Frau; Doch wie sie sich auch eilen kann, Mit einem Sprunge macht's der Mann. |
Fort bien, et le calcul est bon : La femme a mille pas peut-être ; Mais, si prompte qu’elle puisse être. L’homme le fait en un seul bond. |
STIMME (oben): | VOIX d’en haut. |
Kommt mit, kommt mit,
vom Felsensee! |
Venez, venez, quittez cet océan de pierre ! |
STIMMEN (von unten): | VOIX d’en bas. |
Wir möchten gerne
mit in die Höh. Wir waschen, und blank sind wir ganz und gar; Aber auch ewig unfruchtbar. |
Nous vous suivrions sur-le-champ Vers les hauteurs et la lumière ; Hélas ! au fond de la carrière Nous barbotons incessamment, Toujours stériles cependant. |
BEIDE CHÖRE: | LES DEUX CHŒURS |
Es schweigt der Wind,
es flieht der Stern, Der trübe Mond verbirgt sich gern. Im Sausen sprüht das Zauberchor Viel tausend Feuerfunken hervor. |
L’ouragan se tait, l’étoile S’enfuit, la lune se voile. Le chœur bruyant des sorciers, Chevauchant dans la nuit sombre. Secoue au sein de l’ombre Des étincelles par milliers. |
STIMME (von unten): | VOIX d’en bas. |
Halte! Haltet |
Arrêtez ! |
STIMME (oben): | VOIX d’en haut. |
Wer ruft da aus der
Felsenspalte? |
Qui m’appelle à travers la crevasse Des rochers ? |
STIMME (von unten): | VOIX d’en bas. |
Nehmt mich mit! Nehmt
mich mit! Ich steige schon dreihundert Jahr, Und kann den Gipfel nicht erreichen Ich wäre gern bei meinesgleichen. |
Avec vous, ah ! prenez-moi de grâce ! Je grimpe depuis trois cents ans : Vains efforts, travaux impuissants ! Par pitié, soyez secourables ; Faites que j’atteigne au sommet ; Quel bonheur pour moi ce serait D’être enfin avec mes semblables ! |
BEIDE CHÖRE: | LES DEUX CHŒURS |
Es trägt der Besen,
trägt der Stock Die Gabel trägt, es trägt der Bock Wer heute sich nicht heben kann Ist ewig ein verlorner Mann. |
Bâton, balai, bouc, fourche aussi, Tout porte sorcières et diables : Qui ne monte pas aujourd’hui Est perdu, c’en est fait de lui ! |
HALBHEXE (unten): | DEMI-SORCIÈRE d’en bas |
Ich tripple nach,
so lange Zeit; Wie sind die andern schon so weit! Ich hab zu Hause keine Ruh Und komme hier doch nicht dazu. |
Depuis le temps que je me traîne, Les autres sont déjà bien loin ; J’ai beau ne m’épargner ni soin, Ni travail, ni sueur, ni peine, Toute mon industrie est vaine |
CHOR DER HEXEN: | CHANT DES SORCIÈRES: |
Die Salbe gibt den
Hexen Mut, Ein Lumpen ist zum Segel gut Ein gutes Schiff ist jeder Trog Der flieget nie, der heut nicht flog. |
L’onguent de certain flacon Donne du cœur aux sorcières ; Une ange est un vaisseau fort bon ; On y met pour voile un torchon. En avant, les sœurs et les frères ! Jamais ne volera celui Qui ne vole pas aujourd’hui. |
BEIDE CHÖRE: | LES DEUX CHŒURS: |
Und wenn wir um den
Gipfel ziehn, So streichet an dem Boden hin Und deckt die Heide weit und breit Mit eurem Schwarm der Hexenheit (Sie lassen sich nieder.) |
En avant, les sœurs et les frères ! |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Das drängt und stößt, das ruscht
und klappert! Das zischt und quirlt, das zieht und plappert! Das leuchtet, sprüht und stinkt und brennt! Ein wahres Hexenelement! Nur fest an mir! sonst sind wir gleich getrennt. Wo bist du? |
Cela se presse et se pousse, siffle et clapote, frémit et grouille, file et bavarde ; cela reluit, étincelle, et pue et flambe ! un véritable élément de sorcières ! Allons, ferme à moi ! autrement nous ne tarderons pas à être séparés. Où es-tu ? |
FAUST (in der Ferne): Faust (lejos.): | FAUST dans l’éloignement |
Hier! |
¡Aquí! |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Was! dort schon hingerissen? Da
werd ich Hausrecht brauchen müssen. Platz! Junker Voland kommt. Platz! süßer Pöbel, Platz! Hier, Doktor, fasse mich! und nun in einem Satz Laß uns aus dem Gedräng entweichen; Es ist zu toll, sogar für meinesgleichen. Dortneben leuchtet was mit ganz besondrem Schein, Es zieht mich was nach jenen Sträuchen. Komm, komm! wir schlupfen da hinein. |
Quoi ! déjà emporté là-bas ? Il faut que j’use de mes droits de maître du logis. Place ! voici venir Voland ; place, aimable canaille, place ! Ici, docteur, prends-moi ! et maintenant, en un saut, échappons à cette tourbe ; c’est par trop extravagant, même pour mes semblables. Là tout près quelque chose brille d’un éclat singulier, quelque chose m’attire vers ces buissons. Viens, viens ! nous nous glisserons là-dedans |
FAUST: | Faust: |
Du Geist des Widerspruchs! Nur zu!
du magst mich führen. Ich denke doch, das war recht klug gemacht: Zum Brocken wandeln wir in der Walpurgisnacht, Um uns beliebig nun hieselbst zu isolieren. |
Esprit de contradiction ! allons, va ! conduis-moi. J’admire, quand j’y pense, la haute sagesse qu’il y a dans tout ceci ; nous montons au Brocken dans la nuit de Walpürgis, et c’est pour nous isoler maintenant, ici même, à plaisir. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Da sieh nur, welche bunten Flammen! Es ist ein muntrer Klub beisammen. Im Kleinen ist man nicht allein. |
Tiens, vois, que de flammes variées ! c’est un joyeux club qui s’assemble. On n’est pas seul avec ce petit monde. |
FAUST: | Faust: |
Doch droben möcht ich lieber sein! Schon seh ich Glut und Wirbelrauch. Dort strömt die Menge zu dem Bösen; Da muß sich manches Rätsel lösen. |
J’aimerais cependant mieux être en haut ; déjà je vois la flamme et des tourbillons de fumée ; là, toute la multitude se presse vers l’Esprit du mal ; là, plus d’une énigme doit se dénouer. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Doch manches Rätsel knüpft sich
auch. Laß du die große Welt nur sausen, Wir wollen hier im stillen hausen. Es ist doch lange hergebracht, Daß in der großen Welt man kleine Welten macht. Da seh ich junge Hexchen, nackt und bloß, Und alte, die sich klug verhüllen. Seid freundlich, nur um meinetwillen; Die Müh ist klein, der Spaß ist groß. Ich höre was von Instrumenten tönen! Verflucht Geschnarr! Man muß sich dran gewohnen. Komm mit! Komm mit! Es kann nicht anders sein, Ich tret heran und führe dich herein, Und ich verbinde dich aufs neue. Was sagst du, Freund? das ist kein kleiner Raum. Da sieh nur hin! du siehst das Ende kaum. Ein Hundert Feuer brennen in der Reihe Man tanzt, man schwatzt, man kocht, man trinkt, man liebt Nun sage mir, wo es was Bessers gibt? |
Plus d’une énigme s’y noue aussi. Laisse le grand monde faire sa rumeur, arrêtons-nous tranquillement ici ; c’est une chose acceptée depuis longtemps que dans le grand monde on fait des petits mondes. Je vois là de jeunes sorcières toutes nues, et des vieilles qui se voilent sagement. Soyez aimables pour l’amour de moi, cela coûte peu et fait grand bien. J’entends un bruit d’instruments ! maudit charivari ! il faut s’y habituer. Viens avec moi ! viens ! il n’en peut être autrement ; j’avance et je l’introduis, et je t’oblige de nouveau. Que dis-tu, l’ami ? ce n’est pas un petit espace ; regarde de ce côté ! à peine en vois-tu la fin. Une centaine de feux brûlent à la file ; on danse, on jase, on cuit, on boit, on fait l’amour ; dis-moi où il y a quelque chose de mieux. |
FAUST: | Faust: |
Willst du dich nun, um uns hier
einzuführen, Als Zaubrer oder Teufel produzieren? |
Veux-tu, pour nous introduire ici, te produire comme magicien ou comme sorcier ? |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Zwar bin ich sehr gewohnt, inkognito
zu gehn, Doch läßt am Galatag man seinen Orden sehn. Ein Knieband zeichnet mich nicht aus, Doch ist der Pferdefuß hier ehrenvoll zu Haus. Siehst du die Schnecke da? sie kommt herangekrochen; Mit ihrem tastenden Gesicht Hat sie mir schon was abgerochen. Wenn ich auch will, verleugn ich hier mich nicht. Komm nur! von Feuer gehen wir zu Feuer, Ich bin der Werber, und du bist der Freier. (Zu einigen, die um verglimmende Kohlen sitzen:) Ihr alten Herrn, was macht ihr hier am Ende? Ich lobt euch, wenn ich euch hübsch in der Mitte fände, Von Saus umzirkt und Jugendbraus; Genug allein ist jeder ja zu Haus. |
Je suis, il est vrai, fort habitué à aller incognito ; cependant ; les jours de gala on laisse voir ses ordres. Je n’ai pas pour décoration une jarretière, mais le pied de cheval est fort en honneur ici. Vois-tu cette limace ? elle vient en rampant, et, avec sa vue qui palpe, elle aura flairé en moi quelque chose ; quand je le voudrais, je ne me déguiserais pas. Viens toujours ! nous allons passer d’un feu à l’autre ; je suis le demandeur et tu es le galant. (À quelques-uns assis autour d’un brasier de charbon.) Mes vieux messieurs, que faites-vous à cette extrémité ? Je vous louerais volontiers, si je vous trouvais gentiment dans le milieu du tumulte à faire ripaille avec une jeunesse bruyante ; on a toujours le temps d’être seul chez soi. |
UN GÉNÉRAL: | UN GÉNÉRAL: |
Wer mag auf Nationen
trauen! Man habe noch so viel für sie getan; Denn bei dem Volk wie bei den Frauen Steht immerfort die Jugend oben an. |
Qui peut se fier aux nations, quoi qu’on ait fait pour elles ? car, auprès du peuple, comme auprès des femmes, il n’y a que la jeunesse qui plaît. |
MINISTER: | UN MINISTRE |
Jetzt ist man von
dem Rechten allzu weit, Ich lobe mir die guten Alten; Denn freilich, da wir alles galten, Da war die rechte goldne Zeit. |
Maintenant tout va au pire, et ma sympathie est pour les bons anciens ; car, franchement, lorsque nous avions tout crédit, c’était là le véritable âge d’or. |
PARVENÜ: | PARVENU: |
Wir waren wahrlich
auch nicht dumm Und taten oft, was wir nicht sollten; Doch jetzo kehrt sich alles um und um, Und eben da wir's fest erhalten wollten. |
Nous non plus, nous n’étions pas des sots, et faisions souvent ce que nous n’eussions pas dû faire ; mais voilà maintenant que tout se bouleverse, et justement ce que nous voulions maintenir. |
AUTEUR: | AUTEUR: |
Wer mag wohl überhaupt
jetzt eine Schrift Von mäßig klugem Inhalt lesen! Und was das liebe junge Volk betrifft, Das ist noch nie so naseweis gewesen. |
Qui peut maintenant lire un écrit d’un contenu passablement raisonnable ? Et pour ce qui est de cette chère jeunesse, jamais ou ne l’a vue si infatuée de présomption. |
MEPHISTOPHELES (der auf einmal sehr alt erscheint): | MÉPHISTOPHÉLÈS, qui paraît tout à coup dans l’extrême vieillesse. |
Zum Jüngsten Tag fühl
ich das Volk gereift, Da ich zum letztenmal den Hexenberg ersteige, Und weil mein Fäßchen trübe läuft, So ist die Welt auch auf der Neige. |
À présent que je monte pour la dernière fois au Brocken, je trouve le peuple mûr pour le jugement dernier ; et puisque mon tonneau fuit trouble, l’univers touche nécessairement à sa ruine. |
TRÖDELHEXE: | SORCIÈRE REVENDEUSE |
Ihr Herren, geht nicht
so vorbei! Laßt die Gelegenheit nicht fahren! Aufmerksam blickt nach meinen Waren, Es steht dahier gar mancherlei. Und doch ist nichts in meinem Laden, Dem keiner auf der Erde gleicht, Das nicht einmal zum tücht'gen Schaden Der Menschen und der Welt gereicht. Kein Dolch ist hier, von dem nicht Blut geflossen, Kein Kelch, aus dem sich nicht in ganz gesunden Leib Verzehrend heißes Gift ergossen, Kein Schmuck, der nicht ein liebenswürdig Weib Verführt, kein Schwert, das nicht den Bund gebrochen, Nicht etwa hinterrücks den Gegenmann durchstochen. |
Messieurs, ne passez pas ainsi ! ne laissez pas échapper l’occasion ! regardez avec attention mes marchandises, il y en a ici de toute sorte. Et cependant rien dans ma boutique, sans égale sur la terre, rien qui n’ait une fois au moins servi vaillamment au préjudice des hommes et du monde. Pas un poignard ici qui n’ait ruisselé de sang, pas une coupe d’où un poison de feu ne se soit répandu dévorant dans un corps sain et sauf, pas un bijou qui n’ait séduit une femme honnête, pas une épée qui n’ait rompu l’alliance ou frappé l’ennemi par derrière. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Frau Muhme! Sie versteht mir schlecht
die Zeiten. Getan, geschehn! Geschehn, getan! Verleg Sie sich auf Neuigkeiten! Nur Neuigkeiten ziehn uns an. |
Madame notre cousine, vous vous méprenez sur le temps. Ce qui est fait est fait et parfait ; fournissez-vous de nouveautés : il n’y a que les nouveautés qui nous attirent. |
FAUST: | Faust: |
Daß ich mich nur nicht selbst vergesse! Heiß ich mir das doch eine Messe! |
Pourvu que je n’aille pas m’oublier moi-même ! c’est ce que j’appelle une foire. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Der ganze Strudel strebt nach oben; Du glaubst zu schieben, und du wirst geschoben. |
Toute la trombe tend vers le haut. Tu crois pousser et tu es poussé. |
FAUST: | Faust: |
Wer ist denn das? |
Qui est-ce là ? |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Betrachte sie genau! Lilith ist
das. |
Regarde-la bien ! c’est Lilith. |
FAUST: | Faust: |
Wer? |
Qui ? |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Adams erste Frau. Nimm dich in acht
vor ihren schönen Haaren, Vor diesem Schmuck, mit dem sie einzig prangt. Wenn sie damit den jungen Mann erlangt, So läßt sie ihn so bald nicht wieder fahren. |
La première femme d’Adam. Tiens-toi en garde contre ses beaux cheveux, contre cette parure qui fait sa gloire ; quand une fois elle a atteint de ses cheveux un jeune homme, elle ne le lâche plus. |
FAUST: | Faust: |
Da sitzen zwei, die Alte mit der
Jungen; Die haben schon was Rechts gesprungen! |
J’en vois là deux assises, une vieille avec une jeune, qui ont déjà sauté comme il faut ! |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Das hat nun heute keine Ruh. Es geht zum neuen Tanz, nun komm! wir greifen zu. |
Aujourd’hui cela ne se repose point. On passe à une nouvelle danse ; viens, prenons-les. |
FAUST (mit der Jungen tanzend): Faust (Bailando con la joven.): | FAUST, dansant avec la jeune. |
Einst hatt ich einen
schönen Traum Da sah ich einen Apfelbaum, Zwei schöne Äpfel glänzten dran, Sie reizten mich, ich stieg hinan. |
Un jour j’eus un rêve enchanté : Un pommier tout en fruits, superbe, S’élevait au milieu de l’herbe ; Deux pommes au sein velouté Me séduisirent, j’y montai. |
DIE SCHÖNE:
|
LA BELLE: |
Der Äpfelchen begehrt
ihr sehr, Und schon vom Paradiese her. Von Freuden fühl ich mich bewegt, Daß auch mein Garten solche trägt. |
Vous aimez les pommes vermeilles, Depuis le temps du paradis ? Sur l’honneur, je m’en réjouis, Mon jardin en a de pareilles. |
MEPHISTOPHELES (mit der Alten): | MÉPHISTOPHÉLÈS, avec la vieille. |
Einst hatt ich einen
wüsten Traum Da sah ich einen gespaltnen Baum, Der hatt ein ungeheures Loch; So groß es war, gefiel mir's doch. |
Un jour j’eus un rêve cornu : Je voyais un arbre fendu, Un vrai…, ne vous en déplaise, Et, ma foi, j’en étais fort aise. |
DIE ALTE: | LA VIEILLE: |
Ich biete meinen besten
Gruß Dem Ritter mit dem Pferdefuß! Halt Er einen rechten Pfropf bereit, Wenn Er das große Loch nicht scheut. |
Je donne un salut amical Au seigneur au pied de cheval ; Et s’il se sent un… de taille, Qu’il l’enfonce |
PROKTOPHANTASMIST: | LE PROKTOPHANTASMISTE |
Verfluchtes Volk!
was untersteht ihr euch? Hat man euch lange nicht bewiesen: Ein Geist steht nie auf ordentlichen Füßen? Nun tanzt ihr gar, uns andern Menschen gleich! |
Maudite engeance ! Qu’osez-vous faire ? Ne vous a-t-on point dès longtemps démontré qu’un Esprit ne se tient jamais sur les pieds ordinaires ? Voilà que vous dansez maintenant tout ainsi que nous autres hommes. |
DIE SCHÖNE (tanzend): | LA BELLE dansant. |
Was will denn der
auf unserm Ball? |
Qu’a-t-il à voir dans notre bal, celui-là ? |
FAUST (tanzend): | FAUST, dansant |
Ei! der ist eben überall. Was andre tanzen, muß er schätzen. Kann er nicht jeden Schritt beschwätzen, So ist der Schritt so gut als nicht geschehn. Am meisten ärgert ihn, sobald wir vorwärts gehn. Wenn ihr euch so im Kreise drehen wolltet, Wie er's in seiner alten Mühle tut Das hieß' er allenfalls noch gut Besonders wenn ihr ihn darum begrüßen solltet. |
Eh ! on le trouve partout. Ce que les autres dansent, il faut, lui, qu’il le juge. S’il ne trouve pas à dire son avis sur chaque pas, le pas est comme non avenu ; ce qui le chagrine surtout, c’est de nous voir avancer. Si vous vouliez tourner en cercle comme il fait dans son vieux moulin, il trouverait que c’est à merveille, surtout si vous aviez le soin de le payer en bonnes redevances. |
PROKTOPHANTASMIST: | LE PROKTOPHANTASMISTE |
Ihr seid noch immer
da! nein, das ist unerhört. Verschwindet doch! Wir haben ja aufgeklärt! Das Teufelspack, es fragt nach keiner Regel Wir sind so klug, und dennoch spukt's in Tegel. Wie lange hab ich nicht am Wahn hinausgekehrt, Und nie wird's rein; das ist doch unerhört! |
Vous êtes encore là ! non, c’est inouï. Disparaissez donc ! Nous l’avons décrété ! Ces canailles de diables, çà ne connaît point de loi ; nous sommes devenus si savants ! et cependant il y a toujours des revenants à Tegel. Combien de temps ne me suis-je pas tourmenté de cette idée ! et jamais cela ne s’éclaircit ; c’est pourtant inouï. |
DIE SCHÖNE: | LA BELLE: |
So hört doch auf,
uns hier zu ennuyieren! |
Cessez donc de nous ennuyer ici. |
PROKTOPHANTASMIST: | LE PROKTOPHANTASMISTE: |
Ich sag's euch Geistern
ins Gesicht: Den Geistesdespotismus leid ich nicht; Mein Geist kann ihn nicht exerzieren. (Es wird fortgetanzt.) Heut, seh ich, will mir nichts gelingen; Doch eine Reise nehm ich immer mit Und hoffe noch vor meinem letzten Schritt Die Teufel und die Dichter zu bezwingen. |
Esprits, je vous le dis en face, le despotisme de l’esprit m’est intolérable, mon esprit ne peut l’exercer. (On continue à danser.) Aujourd’hui, je le vois bien, rien ne me réussira ; pourtant je vais toujours faire route avec eux ; et j’espère bien, avant mon dernier pas, réduire diables et poètes. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Er wird sich gleich in eine Pfütze
setzen, Das ist die Art, wie er sich soulagiert, Und wenn Blutegel sich an seinem Steiß ergetzen, Ist er von Geistern und von Geist kuriert. (Zu Faust, der aus dem Tanz getreten ist.) Was lässest du das schöne Mädchen fahren, Das dir zum Tanz so lieblich sang? |
Il va se plonger incontinent dans une mare, c’est là la façon dont il se soulage ; et lorsque les sangsues en ont pris à cœur joie après son derrière, il est guéri des Esprits et de l’esprit. (À Faust, qui a quitté la danse.) Pourquoi donc as-tu laissé partir la belle fille qui t’excitait à la danse par de si jolis airs ? |
FAUST: | Faust: |
Ach! mitten im Gesange sprang Ein rotes Mäuschen ihr aus dem Munde. |
Ah ! au milieu du chant, une souris rouge lui a jailli de la bouche. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Das ist was Rechts! das nimmt man
nicht genau; Genug, die Maus war doch nicht grau. Wer fragt darnach in einer Schäferstunde? |
Voilà une chose bien terrible, en vérité ! On n’y regarde pas de si près ; il suffit que la souris ne soit pas grise : qu’importe ceci à l’heure du berger ? |
FAUST: | Faust: |
Dann sah ich- |
Ensuite, j’ai vu… |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES |
Was? |
Quoi ? |
FAUST: | Faust: |
Mephisto, siehst du dort Ein blasses,
schönes Kind allein und ferne stehen? Sie schiebt sich langsam nur vom Ort, Sie scheint mit geschloßnen Füßen zu gehen. Ich muß bekennen, daß mir deucht, Daß sie dem guten Gretchen gleicht. |
Méphisto, vois-tu là-bas une belle enfant pâle qui se tient seule dans l’éloignement ? Elle se retire à pas lents. On dirait qu’elle marche à pieds joints ; il faut que j’en convienne, tiens, je trouve qu’elle ressemble à la bonne Gretchen. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Laß das nur stehn! dabei wird's
niemand wohl. Es ist ein Zauberbild, ist leblos, ein Idol. Ihm zu begegnen, ist nicht gut: Vom starren Blick erstarrt des Menschen Blut, Und er wird fast in Stein verkehrt; Von der Meduse hast du ja gehört. |
Laisse cela ! on ne s’en trouve jamais bien. C’est une image fantastique, une image sans vie, un spectre ! Mal nous en prendrait d’aller à sa rencontre ; son regard fixe glace le sang, et peu s’en faut que l’homme ne soit converti en pierre. Tu as bien entendu parler de Méduse ? |
FAUST: | Faust: |
Fürwahr, es sind die Augen einer
Toten, Die eine liebende Hand nicht schloß. Das ist die Brust, die Gretchen mir geboten, Das ist der süße Leib, den ich genoß. |
Tu dis vrai, ce sont les yeux d’une morte, des yeux qu’une main amie n’a point clos ; c’est là le sein que Gretchen m’a livré, le corps si doux dont j’ai joui. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Das ist die Zauberei, du leicht
verführter Tor! Denn jedem kommt sie wie sein Liebchen vor. |
Magie ! que tu te laisses abuser facilement, pauvre fou ! chacun croit reconnaître en elle sa maîtresse. |
FAUST: | Faust: |
Welch eine Wonne! welch ein Leiden! Ich kann von diesem Blick nicht scheiden. Wie sonderbar muß diesen schönen Hals Ein einzig rotes Schnürchen schmücken, Nicht breiter als ein Messerrücken! |
Ô volupté ! torture ! je ne puis m’arracher à ce regard. Quel étrange ornement autour de ce beau cou ! un petit ruban rouge, pas plus large que le dos d’un couteau ! |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Ganz recht! ich seh es ebenfalls. Sie kann das Haupt auch unterm Arme tragen, Denn Perseus hat's ihr abgeschlagen. Nur immer diese Lust zum Wahn! Komm doch das Hügelchen heran, Hier ist's so lustig wie im Prater Und hat man mir's nicht angetan, So seh ich wahrlich ein Theater. Was gibt's denn da? |
Très bien ! je le vois aussi ; elle pourrait même porter sa tête sous son bras, car Persée la lui a coupée. Toujours cette fureur d’illusions ! Viens vers cette petite colline, aussi agréable que le Prater. Oui-dà, l’on ne m’a point trompé, un vrai théâtre. Qu’est-ce que l’on joue ? |
SERVIBILIS: | SERVIBILIS: |
Gleich fängt man wieder
an. Ein neues Stück, das letzte Stück von sieben. So viel zu geben ist allhier der Brauch, Ein Dilettant hat es geschrieben Und Dilettanten spielen's auch. Verzeiht, ihr Herrn, wenn ich verschwinde Mich dilettiert's, den Vorhang aufzuziehn. |
On va recommencer. Une nouvelle pièce, la dernière de sept ; c’est ici l’usage d’en donner autant. Un dilettante l’a écrite et des dilettanti la jouent. Pardonnez, messieurs, si je m’éclipse ; mais mon dilettantisme à moi est de lever le rideau. |
MEPHISTOPHELES: | MEFISTÓFELES: |
Wenn ich euch auf dem Blocksberg
finde, Das find ich gut; denn da gehört ihr hin. |
Quand je vous trouve sur le Blocksberg, je le trouve bon, car vous y êtes à votre place. |
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