Seite 068: Das kalte Herz (Le cœur froid)



Das Männlein sah sie staunend an, bis große Tränen in seinen alten Augen standen; es trank und sprach dann: »Ich bin alt geworden, aber ich hab' wenige Menschen gesehen, die so mitleidig wären und ihre Gaben so schön und herzlich zu spenden wüßten wie Ihr, Frau Lisbeth. Aber es wird Euch dafür auch recht wohl gehen auf Erden; solch ein Herz bleibt nicht unbelohnt.«
»Nein, und den Lohn soll sie zur Stelle haben«, schrie eine schreckliche Stimme, und als sie sich umsahen, war es Herr Peter mit blutrotem Gesicht.
»Und sogar meinen Ehrenwein gießest du aus an Bettelleute, und meinen Mundbecher gibst du an die Lippen der Straßenläufer? Da, nimm deinen Lohn!« Frau Lisbeth stürzte zu seinen Füßen und bat um Verzeihung; aber das steinerne Herz kannte kein Mitleid, er drehte die Peitsche um, die er in der Hand hielt, und schlug sie mit dem Handgriff von Ebenholz so heftig vor die schöne Stirne, daß sie leblos dem alten Mann in die Arme sank.
Als er dies sah, war es doch, als reute ihn die Tat auf der Stelle; er bückte sich herab, zu schauen, ob noch Leben in ihr sei, aber das Männlein sprach mit wohlbekannter Stimme: »Gib dir keine Mühe, Kohlenpeter; es war die schönste und lieblichste Blume im Schwarzwald, aber du hast sie zertreten, und nie mehr wird sie wieder blühen.«

Le petit homme la regarda avec étonnement jusqu'à ce que de grosses larmes apparaissent dans ses vieux yeux ; il but et dit alors : "Je suis devenu vieux, mais j'ai vu peu de gens qui soient aussi compatissants et qui sachent faire des dons aussi beaux et aussi chaleureux que vous, Madame Lisbeth. Mais en retour, vous serez très bien sur terre ; un tel cœur ne reste pas sans récompense".
"Non, et la récompense sera pour elle," cria une voix terrible, et quand ils regardèrent autour d'eux, c'était M. Pierre, le visage rouge de sang.
"Et même mon vin d'honneur, tu le verses à des mendiants, et ma coupe à la bouche, tu la donnes aux lèvres des coureurs de rue ? Tiens, prends ton salaire !" Madame Lisbeth se précipita à ses pieds et demanda pardon ; mais le cœur de pierre ne connut pas la pitié, il retourna le fouet qu'il tenait à la main et, avec le manche d'ébène, le frappa si violemment sur son beau front qu'il tomba inanimé dans les bras du vieil homme.
En voyant cela, il eut pourtant l'impression de se repentir sur-le-champ de son acte ; il se baissa pour voir s'il y avait encore de la vie en elle, mais le petit homme lui dit d'une voix bien connue : "Ne te donne pas de peine, Kohlenpeter ; c'était la plus belle et la plus charmante fleur de la Forêt-Noire, mais tu l'as écrasée, et elle ne refleurira plus jamais".


Vokabular
unbelohnt = sin recompensa
um Verzeihung bitten = pedir perdon
die Peitsche = el látigo
leblos = exánime
zertreten = aplastar









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