Maintenant, il n'y avait plus de boitement ni de glissade. Elle jeta sa baguette et glissa avec une grande rapidité sur le sol de verre, entraînant le petit Jacob par la main. Enfin, elle s'arrêta dans une pièce qui, nettoyée avec toutes sortes d'ustensiles, ressemblait presque à une cuisine, bien que les tables en acajou et les canapés recouverts de riches tapis fussent plus proches d'une chambre d'apparat.
"Assieds-toi, mon fils", lui dit la vieille dame avec beaucoup de gentillesse, en le poussant dans le coin d'un canapé et en plaçant une table devant lui de façon à ce qu'il ne puisse plus en sortir. "Assieds-toi, tu as eu beaucoup à porter, les têtes humaines ne sont pas si légères, pas si légères".
"Mais, femme, pourquoi parlez-vous si bizarrement", s'écria le petit. "Je suis fatigué, mais ce sont des choux que j'ai portés, vous les avez achetés à ma mère".
"Eh bien, tu sais bien que tu as tort", dit la femme en riant, elle ouvrit le couvercle du panier et en sortit une tête humaine qu'elle avait attrapée par la queue. Il pensait à sa mère ; si quelqu'un apprenait l'existence de ces têtes humaines, pensait-il en lui-même, on accuserait certainement ma mère.