Seite 58: Des Moorkönigs Tochter (La hija del rey del pantano)



»Im Schwanenkleid kam ich hierher und warf es ab«, sagte die Mutter. »Ich versank durch den schwankenden Moorboden tief hinein in den schlammigen Sumpf, der sich wie eine Mauer um mich schloß. Doch bald fühlte ich eine frischere Strömung; eine Kraft zog mich tiefer und immer tiefer hinab, ich fühlte die Hand des Schlafes auf meinen Lidern, ich schlief ein, ich träumte – mir war es, als läge ich wieder in Ägypten in der Pyramide, aber vor mir stand noch immer der schwankende Erlenstamm, der mich schon auf der Oberfläche des Moore erschreckt hatte. Ich betrachtete die Risse in der Borke, sie leuchteten farbig und verwandelten sich in Hieroglyphen; es war die Mumienhülle, die ich betrachtete. Da barst sie, und daraus hervor trat der tausendjährige Herrscher in Mumiengestalt, schwarz wie Pech und glänzend wie die Waldschnecke oder der fette schwarze Morast; war es der Moorkönig oder die Mumie der Pyramide, ich wußte es nicht. Er schlang seine Arme um mich, und mir war es, als müsse ich sterben.

"Je suis venue ici en robe de cygne et je l'ai jetée", dit la mère. "Je m'enfonçai à travers le sol chancelant de la tourbière, profondément dans le marais boueux qui se refermait sur moi comme un mur. Mais bientôt je sentis un courant plus frais ; une force m'entraîna plus bas, toujours plus bas, je sentis la main du sommeil sur mes paupières, je m'endormis, je rêvai - il me semblait que j'étais de nouveau en Egypte, dans la pyramide, mais devant moi se dressait toujours le tronc d'aulne chancelant qui m'avait déjà effrayée à la surface du marais. Je regardais les fissures de l'écorce, elles brillaient de couleurs et se transformaient en hiéroglyphes ; c'était l'enveloppe de la momie que je contemplais. Elle se fendit et le souverain millénaire en sortit sous forme de momie, noir comme la poix et brillant comme l'escargot des bois ou le bourbier noir et gras ; était-ce le roi des marais ou la momie de la pyramide, je ne le savais pas. Il m'entoura de ses bras et il me sembla que j'allais mourir.

Vokabular
die Strömung = la corriente
das Lid = el párpado
die Erle = el aliso
die Borke = la corteza
bersten = reventar
das Pech = la pez





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