Fröhlich
wanderte er den ganzen Tag; denn er war
ja ausgezogen, um sein Glück zu suchen;
wenn er eine Scherbe auf der Erde im Sonnenschein
glänzen sah, so steckte er sie gewiß
zu sich, im Glauben, daß sie sich
in den schönsten Diamanten verwandeln
werde; sah er in der Ferne die Kuppel einer
Moschee wie Feuer strahlen, sah er einen
See wie einen Spiegel blinken, so eilte
er voll Freude darauf zu; denn er dachte,
in einem Zauberland angekommen zu sein.
Aber ach! Jene Trugbilder verschwanden in
der Nähe, und nur allzu bald erinnerten
ihn seine Müdigkeit und sein vor Hunger
knurrender Magen, daß er noch im Lande
der Sterblichen sich befinde. So war er
zwei Tage gereist unter Hunger und Kummer
und verzweifelte, sein Glück zu finden;
die Früchte des Feldes waren seine
einzige Nahrung, die harte Erde sein Nachtlager.
Am Morgen des dritten Tages erblickte er
von einer Anhöhe eine große Stadt.
Hell leuchtete der Halbmond auf ihren Zinnen,
bunte Fahnen schimmerten auf den Dächern
und schienen den kleinen Muck zu sich herzuwinken.
Überrascht stand er stille und betrachtete
Stadt und Gegend. »Ja, dort wird Klein-Muck
sein Glück finden«, sprach er
zu sich und machte trotz seiner Müdigkeit
einen Luftsprung, »dort oder nirgends.«
Er raffte alle seine Kräfte zusammen
und schritt auf die Stadt zu. Aber obgleich
sie ganz nahe schien, konnte er sie doch
erst gegen Mittag erreichen; denn seine
kleinen Glieder versagten ihm beinahe gänzlich
ihren Dienst, und er mußte sich oft
in den Schatten einer Palme setzen, um auszuruhen.
Endlich war er an dem Tor der Stadt angelangt.
Er legte sein Mäntelein zurecht, band
den Turban schöner um, zog den Gürtel
noch breiter an und steckte den langen Dolch
schiefer; dann wischte er den Staub von
den Schuhen, ergriff sein Stöcklein
und ging mutig zum Tor hinein.
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Il marchait joyeusement toute la journée, car il était parti à la recherche de sa fortune ; s'il voyait un tesson de poterie briller au soleil sur la terre, il le mettait certainement dans sa poche, croyant qu'il se transformerait en un diamant de la plus belle qualité ; s'il voyait au loin le dôme d'une mosquée briller comme du feu, s'il voyait un lac étinceler comme un miroir, il se précipitait vers lui avec joie, car il pensait être arrivé dans un pays magique. Mais, hélas ! ces mirages disparurent à proximité, et sa fatigue et son estomac qui grondait de faim lui rappelèrent bien vite qu'il se trouvait encore dans le pays des mortels. Il avait ainsi voyagé deux jours dans la faim et le chagrin, désespérant de trouver son bonheur ; les fruits des champs étaient sa seule nourriture, la terre dure sa couche. Le matin du troisième jour, il aperçut une grande ville du haut d'une colline.
Le croissant de lune brillait sur ses créneaux, des drapeaux multicolores scintillaient sur les toits et semblaient faire signe au petit Muck. Surpris, il resta immobile et observa la ville et les environs. "Oui, c'est là que Petit Muck trouvera le bonheur", se dit-il en faisant un bond en avant malgré sa fatigue, "là ou nulle part". Il rassembla toutes ses forces et se dirigea vers la ville. Mais, bien qu'elle parût toute proche, il ne put l'atteindre que vers midi, car ses petits membres lui faisaient presque entièrement défaut, et il devait souvent s'asseoir à l'ombre d'un palmier pour se reposer. Enfin, il arriva à la porte de la ville. Il ajusta son manteau, noua plus joliment son turban, serra plus largement sa ceinture et mit en biais son long poignard ; puis il essuya la poussière de ses chaussures, saisit son petit bâton et entra courageusement dans la porte. |